Si tu es un garçon et que tu as atterri ici, c’est que tu es curieux. Soit. Mais je dois te prévenir que ce qui va suivre risque de te perturber à vie chaque fois que tu croiseras une fille en jupe.
Le collant, donc, accessoire indispensable pour lutter contre l’hiver rigoureux et/ou les poils aux pattes qui repoussent, quand tu es une fille de mon genre (c’est à dire pressée) tu l’achètes en supermarché, tu jettes le premier exemplaire dans ton caddy en te disant qu’à vue de nez un taille 1 ça devrait t’aller, et zou tu pars à la caisse sinon tu vas rater Le Petit Journal.
Le lendemain, tu as prévu un petit look jupette, et tu déballes ton achat toute contente. Tu y glisses tes petons avec mille précautions, en tirant doucement du mollet vers la cuisse, par petites touches délicates, les mains emballées dans des chaussettes à cause des ongles, car nulle n’est à l’abri de filer un collant tout neuf. Mais ô déconfiture en plein cérémonial d’enfilage tu découvres que ton collant refuse d’aller plus haut que la moitié de ta cuisse, te voilà donc coincée avec l’entrejambe aux genoux. Voile opaque résistant ça disait sur l’emballage, ben ouais: tu forces tu forces, il résiste il résiste, alors tu te dis que bah avec la robe ça se verra pas, il finira bien par se détendre et tu pars au boulot, innocente que tu es.
Lourde erreur. Dès que tu marches, le collant reprend sa lente mais implacable chute, entraînant ta vieille culotte dont l’élastique est trop élimé pour lutter contre le pouvoir du nylon. En sortant du bus, tu vois déjà le moment où ta moustache intime va jaillir de l’assemblage en tiraillant sur les poils pris dans la tourmente, et tu fais de plus petits pas pour ralentir le processus _tel le manchot pataud sur la chaussée antarctique gelée, un peu.
Au travail, tu passes la journée jambes croisées, car impossible de les écarter sous peine de couper ton retour veineux, comme quand tu étais au CP (où là, le collant était bien mis jusqu’au moment où tu te battais dans la cour et finissais débraillée sans que personne ne s’en émeuve jusqu’à 16h30). Tu vas aux cabinets toutes les demi-heures pour essayer de te reculotter durablement, sans succès. Pire: à force de tirer ton collant vers le haut logiquement il finit par craquer du bas, et bravo, te voilà maintenant saucissonnée du cuissot et trouée des orteils, jackpot! Tu rentres chez toi vénère, tu jettes ton collant à 4,59€ dans la poubelle, et tu pars à ton apéro en jean et col roulé. Ce n’est que trois mojitos plus tard que tu retrouves un semblant de calme.
Aujourd’hui lectrice, lecteur, sache que j’ai pris une grande décision pour lutter contre le fléau du collant taille 1 alors qu’il me fallait du 2 : dorénavant, j’achèterai des bas. Je te tiens informé.
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http://www.welovewords.com/documents/lenfer-du-collant-trop-petit
C’est vraiment très très drôle !
je suis fan…
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Je suis un garçon je sais pas comment j’ai atteri ici mais sa ma bien fait rire ! Dure d’être une femme
Je ne te le fais pas dire.
Plusieurs pistes de solutions à ce drame de vie:
Un test de QI pour accéder au rayon lingerie,
Un tutorat par une vendeuse à lunettes avec prénom des années 50,
Un site web avec des codes couleurs pour nos amies les « blondes platines »
Ne plus se mentir sur son « volume » et/ou acheter taille 3 et mettre taille 2 au marqueur
Les vendeurs de mojitos trouvent la situation actuelle parfaite, c’est perdant-perdant.